La reine-des-prés : une plante de choix contre les rhumatismes

La reine-des-prés, qu’est-ce que c’est ?

Plante herbacée vivace, la reine-des-prés (Filipendula ulmaria) appartient à la famille des rosacées. Abondante en Europe centrale et septentrionale, elle pousse également en Amérique du Nord et en Asie de l’Ouest. Répandue sur le territoire français, à l’exception de la côte méditerranéenne, elle pousse principalement dans des zones humides, notamment près des rivières et des marécages. Plante médicinale mondialement connue, elle contient de l’acide salicylique, précurseur de l’acide acétylsalicylique (aspirine). C’est pour cette raison qu’elle peut être utilisée comme alternative à certains médicaments, diminuant le risque d’effets indésirables. La reine-des-prés contient également des flavonoïdes tels que la quercétine (antioxydant puissant) mais aussi de la vitamine C, des minéraux (fer, calcium, soufre) et d’autres composés intéressants pour la santé humaine.

Histoire et usages traditionnels

Jadis appelée ulmaire ou fausse spirée, la reine-des-prés était appréciée des druides qui la considéraient comme une fleur magique, synonyme d’amour et de paix. Pour cette raison, on la retrouvait fréquemment parsemée lors des mariages. Utilisée dès l’Antiquité pour ses vertus antalgiques (contre la douleur) et fébrifuges (contre la fièvre), elle était également affectionnée par les botanistes médiévaux pour ses vertus thérapeutiques. Dans le courant du XIXe siècle, des chimistes ont découvert que, de la même manière que le saule blanc, la reine-des-prés contient de l’acide salicylique (le nom « aspirine » vient de « spirée »). De par son effet anti-inflammatoire et antalgique, elle est traditionnellement utilisée pour lutter contre les douleurs articulaires des rhumatismes et de l’arthrose, mais aussi contre les céphalées (maux de tête) et la fièvre.

Les rhumatismes n’ont qu’à bien se tenir !

L’Agence européenne des médicaments (EMA) reconnaît l’utilisation de la reine-des-prés comme anti-inflammatoire pour combattre les douleurs articulaires, mais aussi le rhume. N’ayant pas de contre-indications, elle peut être utilisée en cas d’ulcères ou de problèmes de coagulation, contrairement à l’aspirine. Elle peut ainsi être préférée à un certain nombre d’antalgiques et d’anti-inflammatoires qui agressent le système digestif, plus particulièrement quand il s’agit d’un traitement à long terme.

Les vertus de la reine-des-prés les plus étudiées par les scientifiques sont en effet ses capacités à réduire l’inflammation et à traiter les troubles inflammatoires. Des études ont révélé que cette plante peut inhiber plusieurs étapes dans les processus inflammatoires, diminuer les marqueurs sanguins de l’inflammation et atténuer les douleurs liées à l’inflammation. C’est pour cette raison qu’elle est aussi efficace pour soulager les douleurs articulaires liées notamment aux rhumatismes. La reine-des-prés aurait également un effet positif sur les douleurs causées par la goutte (une forme d’arthrite qui se caractérise par une accumulation d’acide urique dans le sang et autour des articulations). En effet, d’après une étude publiée en 2009, l’ulmaire peut inhiber la xanthine oxydase (une enzyme impliquée dans la production d’acide urique).

Par ailleurs, les composés diurétiques contenus dans la reine-des-prés (comme les flavonoïdes) encouragent l’élimination de l’eau, luttant ainsi contre la rétention hydrosodée. Cette plante aide également à préserver la santé des articulations en améliorant leur flexibilité et leur souplesse, tout en diminuant la sensibilité articulaire.

La reine-des-prés : une large variété de bienfaits

Le potentiel anti-inflammatoire et antioxydant de la reine-des-prés peut avoir une action bénéfique sur la sphère cutanée, c’est pourquoi de nombreuses crèmes pour la peau en contiennent. L’acide salicylique est également couramment utilisé comme agent exfoliant, pouvant ainsi lutter contre l’acné, les dégâts cutanés causés par le soleil et les tâches brunes. Les propriétés astringentes des tanins que contient la reine-des-prés pourraient également participer au nettoyage de la peau en désincrustant les pores. En outre, cette plante aurait des vertus antibactériennes (contre certains types de bactéries comme Escherichia coli. D’autres études suggèrent que la reine-des-prés a un effet inhibiteur sur le développement des tumeurs.

Sources

1. Katanić J, Boroja T, Mihailović V, Nikles S, Pan SP, Rosić G, Selaković D, Joksimović J, Mitrović S, Bauer R. In vitro and in vivo assessment of meadowsweet (Filipendula ulmaria) as anti-inflammatory agent. J Ethnopharmacol. 2016

2. Samardžić S, Arsenijević J, Božić D, Milenković M, Tešević V, Maksimović Z. Antioxidant, anti-inflammatory and gastroprotective activity of Filipendula ulmaria (L.) Maxim. and Filipendula vulgaris Moench. J Ethnopharmacol. 2018

3. Filis Kazazi. Bart Halkes. H.C. Quarles van Ufford. C.J. Beukelman. Inhibition of xanthine oxidase activity by Filipendula species. Planta Medica. 2009 Arif T. Salicylic acid as a peeling agent: a comprehensive review. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2015

4. Katanić J, Boroja T, Stanković N, Mihailović V, Mladenović M, Kreft S, Vrvić MM. Bioactivity, stability and phenolic characterization of Filipendula ulmaria (L.) Maxim. Food Funct. 2015

5. Bespalov VG, Alexandrov VA, Vysochina GI, Kostikova VA, Semenov AL, Baranenko DA. Inhibitory Effect of Filipendula ulmaria on Mammary Carcinogenesis Induced by Local Administration of Methylnitrosourea to Target Organ in Rats. Anticancer Agents Med Chem. 2018