La cellulite aqueuse : un lien étroit avec le système lymphatique

Qu’est-ce que la rétention d’eau ?

L'eau est le principal composant de notre organisme (sa teneur moyenne étant de 65%). Elle circule dans notre sang et dans la lymphe puis, son évacuation se fait par les reins qui permettent de préserver l’équilibre entre les liquides absorbés et ceux éliminés. Lorsque notre corps stocke plus d’eau qu’il n’en évacue, on parle de rétention d’eau. Le surplus s’accumule dans nos cellules qui se retrouvent saturées et commencent à grossir, créant des gonflements, souvent dans les membres inférieurs du corps (mollets, chevilles...). On les appelle des « œdèmes ». La cellulite aqueuse résulte ainsi d’une rétention d’eau dans le corps qui, à son tour est la conséquence d’une mauvaise circulation lymphatique et veineuse. En effet, lorsque la capacité du sang à remonter jusqu’au cœur est mise en péril, celui-ci stagne dans le bas du corps. Ceci a pour résultat la dilatation des vaisseaux sanguins dont la porosité augmente. Des quantités inhabituelles d’eau peuvent alors migrer du sang vers les cellules qui font gonfler les tissus.

L’importance du système lymphatique

Essentiel au fonctionnement de notre organisme, le système lymphatique joue un rôle considérable dans la rétention d’eau à l’origine de la cellulite. La lymphe est un liquide interstitiel blanchâtre ou jaunâtre qui circule dans le système lymphatique (un réseau parallèle au système veineux). Sa composition peut varier selon sa position dans le corps. Le seul organe qui n’en contient pas est le cerveau. Les ganglions lymphatiques situés sur les vaisseaux de ce système (principalement au niveau du cou, des aisselles, des coudes, de l’abdomen et de l’aine) ont pour fonction la filtration de la lymphe et l’élimination des agents pathogènes (virus, bactéries…). Il faut un jour entier pour que ce liquide fasse le tour du corps. Il faut également savoir que la lymphe représente environ 8 à 10 litres des liquides de notre organisme, c’est-à-dire que sa quantité est près de deux fois supérieure au sang qui circule dans notre corps.

Le réseau lymphatique contient des globules blancs (leucocytes), qui jouent un rôle majeur dans le bon fonctionnement du système immunitaire et dans la lutte contre les infections. Il transporte aussi des toxines, des graisses et diverses molécules qui doivent être évacuées par l’organisme. La lymphe est également le témoin des divers échanges (nutriments, hormones etc.) qui ont lieu dans notre corps et permet notamment de le débarrasser des trois quarts des déchets que l’on retrouve dans nos cellules. Dans le cas d’une insuffisance veineuse, c’est le système lymphatique qui prend les rênes du mécanisme d’élimination de l’eau circulant dans le sang. L’équilibre du processus étant perturbé, le système se retrouve rapidement en saturation, ce qui conduit à une accumulation et une stagnation de l’eau, avec pour résultat la formation de cellulite.

Comment savoir si je fais de la rétention d’eau ?

On parle d’œdème lymphatique lorsque le « signe du godet » est positif, c’est-à-dire, quand on appuie fortement sur une région de la peau avec son doigt et que l’empreinte de celui-ci persiste pendant quelques secondes avant de disparaître. En cas de doute, effectuez le test chez vous : si la trace de la pression de votre doigt ne disparaît pas instantanément, cela signifie que de l’eau s’accumule dans votre organisme. D’autres signes peuvent également évoquer une mauvaise circulation de la lymphe. Par exemple : des paupières gonflées et un visage bouffi au réveil, des difficultés à retirer une bague de son doigt le soir, des difficultés à perdre du poids malgré des efforts alimentaires et physiques etc.

Quels facteurs peuvent favoriser la rétention d’eau ?

La cellulite aqueuse touche principalement les femmes étant donné que certaines hormones féminines, dont les œstrogènes, peuvent aggraver les problèmes de circulation sanguine qui, à leur tour, peuvent créer de la rétention d’eau. Les périodes de déséquilibres hormonaux sont particulièrement propices à ce phénomène. Grossesse, ménopause, fluctuations hormonales dues aux règles, mauvais dosage de la pilule, hypothyroïdie… sont tout autant de facteurs pouvant avoir une incidence sur la circulation veineuse et lymphatique.

Certains médicaments peuvent également créer de la rétention d’eau et une prise de poids, dont des anti-inflammatoires contenant des corticoïdes ou des bloqueurs calciques (traitements contre l’hypertension). En outre, une consommation à outrance de sel peut aggraver le phénomène de rétention d’eau, le sodium ayant la faculté de retenir les liquides dans les cellules de notre corps.

La rétention d’eau peut également s’expliquer par de l’insuffisance veineuse (ralentissement de la circulation du sang) ou une thrombose veineuse (caillot dans un vaisseau sanguin, empêchant la circulation), mais aussi par un dysfonctionnement du système lymphatique, pouvant parfois être dû à des effets secondaires d’un traitement contre le cancer du sein (cela demeure rare toutefois).

L’insuffisance cardiaque peut aussi être la cause d’un excès d’eau dans les tissus, le cœur ne parvenant plus à pomper le sang correctement. La rétention d’eau peut parfois s’expliquer par une insuffisance rénale, les reins ne pouvant plus assurer correctement leur rôle de filtration des liquides consommés par le corps. En cas de doute, si l’œdème persiste, il est vivement conseillé de consulter un professionnel de santé et vérifier la fonction rénale grâce à une prise de sang.

Souvent toutefois, la rétention d’eau demeure un phénomène passager, du à une perturbation de certains équilibres de notre organisme. Dans ce cas, il existe des moyens relativement simples pour y remédier. Il est également important de savoir que si la circulation du sang se fait grâce aux battements de notre cœur, la lymphe elle, ne bénéficie pas d’une pompe pour se déplacer et repose seulement sur les contractions musculaires et les mouvements de notre corps. C’est pourquoi demeurer trop longtemps dans la même position (que ce soit assis ou debout) peut ralentir la circulation de la lymphe qui va alors s’accumuler dans certaines parties du corps, plus particulièrement dans les jambes. L’eau contenue dans le système lymphatique ne parvient alors plus à remonter jusqu’aux reins et se retrouve en excès dans les cellules, créant un œdème.

Les personnes en surpoids sont plus à risque pour la cellulite aqueuse. De même, les intolérances alimentaires et les troubles digestifs peuvent engendrer de la rétention d’eau. Des facteurs héréditaires peuvent également entrer en compte.

Bien s’alimenter pour améliorer sa circulation

En cas de rétention d’eau, le premier réflexe consiste à réduire sa consommation de sel. Cette seule action peut permettre de régler le problème en très peu de temps. Attention ainsi aux plats industriels qui contiennent de grandes quantités de sodium. Si vous aimez cuisiner, il est conseillé de privilégier les herbes et les épices pour améliorer le goût de vos plats. Il est également conseillé de limiter la consommation de sucre afin de maintenir un taux de glucose équilibré dans le sang et éviter d’engorger les tissus adipeux. De même, les produits laitiers pasteurisés sont à limiter car une consommation trop élevée peut encombrer la lymphe, créant notamment des foyers inflammatoires. Attention également aux additifs tels que l’aspartame qui ont tendance à piéger l’eau dans nos cellules.

En revanche, nous vous recommandons d’inclure une part importante de fruits et légumes dans votre alimentation car ceux-ci regorgent de vitamines et d’antioxydants qui sont connus pour leur action contre la rétention d’eau. Les aliments qui contiennent de fortes teneurs d’oméga-3 sont également à privilégier, de même que les oléagineux qui ont une action régulatrice sur les liquides organiques. Aussi, il est primordial de consommer suffisamment de protéines chaque jour, qu’elles soient d’origine animale ou végétale.

Lutter contre le stress

C’est bien connu, le stress est à l’origine de nombreux maux, aussi bien psychologiques que physiques ! Dans une situation de stress, notre corps produit de l’adrénaline qui augmente notamment notre pression artérielle, contracte nos muscles, affecte négativement notre digestion et ralentit notre circulation sanguine (ce qui à son tour, sature notre système lymphatique). Il faut savoir que la circulation de la lymphe est impactée par de nombreux mécanismes qui ont lieu au sein de notre corps dont la respiration, la digestion etc. La détente est ainsi un facteur essentiel d’un bon fonctionnement du système lymphatique. Pour ce faire, vous pouvez essayer le yoga, la méditation, les massages ou encore, de simples exercices de respiration.

L’activité physique : le pilier d’une bonne circulation

La sédentarité est l’un des pires ennemis de notre santé et ce, sur de nombreux plans ! Elle impacte également considérablement notre système lymphatique qui nécessite une activité musculaire liée au mouvement pour fonctionner correctement. La marche à pied, la course, le vélo, ou encore la natation, sont des activités particulièrement recommandées pour rétablir une bonne circulation lymphatique.

Attention à la chaleur !

La chaleur a tendance à accentuer les problèmes de rétention d’eau. Une exposition prolongée au soleil peut rapidement faire gonfler nos jambes étant donné que la chaleur a une action dilatatrice sur les vaisseaux sanguins, tout en comprimant les vaisseaux lymphatiques. Ainsi, en cas de rétention d’eau, il est conseillé de privilégier les douches fraîches, en particulier sur le bas du corps, et d’éviter les bains chauds, les saunas etc. Nous vous recommandons également de porter des vêtements amples, plus particulièrement en été.

Le drainage lymphatique

En cas de troubles veineux, ceux-ci sont à traiter en priorité pour que la lymphe puisse être drainée. Pour rétablir une bonne circulation sanguine, il existe notamment des plantes telles que la vigne rouge ou l’hamamélis, ou encore des huiles essentielles comme le cyprès.

Les massages sont fortement recommandés pour rétablir une bonne circulation lymphatique. La technique du « palper-rouler » par exemple, est excellente pour redynamiser la circulation, aider les tissus à s’oxygéner, évacuer plus facilement les déchets et faciliter l’élimination des amas graisseux.

Il existe aussi ce que l’on appelle le « drainage lymphatique manuel », un protocole aujourd’hui employé dans un grand nombre de pays à travers le monde. En France, il peut être dispensé par des ostéopathes, des kinésithérapeutes, des infirmiers, mais aussi certains praticiens dans les instituts de beauté ou les spas.

Améliorer sa circulation veineuse grâce aux plantes

L’effet de la vigne rouge sur la circulation veineuse est connu depuis très longtemps. D’après les résultats d’un essai clinique randomisé publié en 2000, l’administration quotidienne d’un extrait de feuilles de vigne rouge serait efficace et sans risque dans le traitement de l’insuffisance veineuse chronique, réduisant de manière significative l’œdème sur la partie basse des jambes ainsi que les autres symptômes du trouble (sensation de jambes lourdes etc.). Plusieurs études suggèrent également un effet positif du marron d’Inde sur la circulation. L’aubépine, quant à elle, diminue le taux de lipides dans le sang, a une action antioxydante, mais aussi anti-inflammatoire. Le cassis est également une plante qui participe à une bonne circulation veineuse tout en améliorant les fonctions d’élimination de l’organisme. Parmi les plantes pouvant améliorer la circulation sanguine, on retrouve également le Ginkgo Biloba, l’ortie verte, l’hamamélis et la Centella Asiatica.

Quelles solutions naturelles contre la rétention d’eau ?

La reine des prés est utilisée depuis longtemps pour son action stimulatrice sur la fonction d’élimination rénale de l’eau. Elle lutte contre le stress oxydatif et a des propriétés anti-inflammatoires. Le bouleau a également une activité diurétique, facilitant l’évacuation de l’eau et des déchets pas les reins. De même, le marrube participe à l’élimination de l’excès de liquides dans le corps tout en améliorant la digestion et la microcirculation capillaire. La piloselle est à son tour utilisée pour préserver l’équilibre du système urinaire. Elle témoigne d’effets diurétiques, anti-inflammatoires et anti-microbiens. Le pissenlit est également connu pour son effet diurétique, de même que la verge d’or qui contribue à l’équilibre de la santé urinaire.

De nombreuses huiles essentielles permettent aussi de lutter contre la cellulite, qu’elle soit due à la rétention d’eau ou d’autres causes. Parmi elles, on retrouve les huiles essentielles de reine des prés, de marron d’Inde, de citron, d’orange, de cannelle, d’aubépine, de maïs, de cassis, de bouleau, de marrube, de verge d’or, de pissenlit, de Centella Asiatica, de piloselle etc.

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