Covid-19 : troubles anxieux et dépressifs en nette augmentation

Troubles mentaux : un terrain déjà propice

Déjà avant la survenue de la pandémie de Covid-19, les troubles psychologiques tels que la dépression ou l’anxiété prenaient une place prépondérante dans le secteur de la santé. En 2017, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) constatait que la France se situait au second rang de la consommation des benzodiazépines (anxiolytique) parmi les pays européens, juste après l’Espagne. Du reste, environ 13,4 % des Français avaient consommé ce médicament au moins une fois en 2015.

La jeunesse est particulièrement exposée aux troubles mentaux selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui rappelle que la dépression constitue l’une des causes majeures de maladie et d’incapacité chez les adolescents. Le suicide, quant à lui, est la seconde cause de décès chez les 15-29 ans à l’échelle mondiale. Dans cet environnement déjà difficile d’un point de vue psychologique, la crise sanitaire aura exacerbé de nombreux facteurs dégradants de la santé mentale.

Covid-19 : l’antipode du bien-être mental

Face à la pandémie de Covid-19, les mesures restrictives se sont enchaînées dans de nombreux pays. Confinements, couvre-feux, gestes barrières etc. ont signé l’arrêt de mort temporaire de nombre d’activités et d’un lien social pourtant indispensable à notre santé, aussi bien physique de mentale. En effet, des études scientifiques le prouvent : les personnes ayant une vie sociale satisfaisante vivent plus longtemps et en meilleure santé. D’après une méta-analyse de près de 150 études, incluant plus de 300 000 participants, publiée en 2010, les personnes ayant de bons liens sociaux ont une espérance de vie supérieure de 50 % à ceux dont la qualité des relations sociales est moindre. En outre, durant le premier confinement, dans les EHPAD, des personnes âgées sont littéralement mortes de solitude (syndrome de glissement).

Des conditions de vie bousculées, une montée en puissance du chômage à l’échelle mondiale, le tout baignant dans un battage médiatique continuel concernant le coronavirus, se résumant en un bombardement quotidien d’informations contradictoires… ont conduit à une profonde lassitude, un sentiment global de solitude et une peur généralisée qui ont à leur tour constitué des facteurs favorisant l’apparition de nouveaux troubles anxieux et dépressifs, liés à la crise de la Covid-19. Selon une étude parue en octobre 2021, les troubles anxieux et les troubles dépressifs majeurs ont augmenté respectivement de 26 % et de 28 % durant l’année 2020. La santé mentale des plus jeunes a, encore une fois, été particulièrement affectée par la crise et ce, davantage que celle des adultes.

Comment prendre soin de soi ?

Durant cette période difficile, prendre soin de soi est une nécessité. Pour cela, des gestes quotidiens relativement simples peuvent tout changer. Pour avoir un « esprit sain, dans un corps sain », nous vous recommandons de dormir suffisamment, de pratiquer une activité physique régulière, d’avoir une alimentation saine et équilibrée, d’éviter l’alcool et le tabac, de limiter le temps passé devant des écrans (plus particulièrement avant le coucher) et de prendre le temps de vous détendre en pratiquant des activités relaxantes (exercices de respiration, méditation, yoga, tai chi, lecture, musique…).

Pour prendre soin de votre santé mentale, il est également conseillé d’adopter une certaine routine dans vos activités, tout en gardant de la place pour un hobby qui fait du bien au moral. Limiter votre exposition aux sujets d’actualité et aux réseaux sociaux peut également constituer un rempart de taille contre les troubles psychologiques. En parallèle, préserver des liens sociaux avec vos proches, en évitant les discriminations et les conflits liés à la crise, peut être d’une grande aide pour garder une bonne santé mentale.

Sources

1. ANSM. État des lieux de la consommation des benzodiazépines en France. 2017

2. ONU Info. Le suicide, deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans, selon l'OMS. 2018

3. Holt-Lunstad J, Smith TB, Layton JB. Social relationships and mortality risk: a meta-analytic review. PLoS Med. 2010

4.Lefebvre de Noettes V. Confinement des personnes âgées : attention au syndrome de glissement. The Conversation France 2020.

5. Tiffany Fillon. Covid-19 : le syndrome de glissement, ou quand les personnes âgées isolées se laissent mourir. 2021 6. COVID-19 Mental Disorders Collaborators. Global prevalence and burden of depressive and anxiety disorders in 204 countries and territories in 2020 due to the COVID-19 pandemic. Lancet. 2021

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